Extrait du livre monographies des laiteries coopératives des Deux Sèvres
La laiterie coopérative d’Irleau dont la création remonte au 23 février 1890, est située au lieu dit « la Chaume d’irleau », à 300 mètres environ du village d’Irleau et à 5 Kms de la gare de St Georges de Rex, sur la ligne d’Epannes à Marans.
Elle comptait en 1895, 437 sociétaires et 500 en 1889.
Les bâtiments, spécialement construit, se composent de
1° l’usine proprement dite ;
2° deux porcheries placées perpendiculairement à la laiterie et allant du nord au midi ;
3° une maison d’habitation pour le porcher ;
4° un hangar.
Le matériel comprend une machine horizontale de la force de 10 chevaux ; 5 écrémeuses (4 centrifuges de Laval, d’un débit de 300 à 400 litres à l’heure, et une Alfa A 2 d’un débit de 800 à 1000 litres à l’heure) ; d’une baratte Chapelier et de malaxeurs rotatifs.
Le prix d’acquisition de ces instruments a été de 3.800 francs (écrémeuses, barattes, malaxeurs).
L’écrémage se fait chaque jour une heure ½ après le lever du soleil ; la crème est conservée, été comme hiver, pendant une journée dans l’intérieur de l’usine.
Le barattage se fait entre 5 heures du matin et 3 heures de l’après midi, suivant la saison. Le beurre est ensuite emballé dans des paniers d’osier, du papier paille ou de la paille et expédié en grande vitesse à Paris, où il est vendu aux halles centrales par l’intermédiaire de mandataires.
Le personnel de la laiterie se compose d’un comptable, d’un chauffeur, d’un beurrier et d’un écrémeur.
Les ramasseurs, au nombre de 14, apportent le lait par charrettes et bateaux ; leur tournée dure 3 à 4 heures.
La quantité de lait fourni pendant l’année 1894 a été de 2.425.272 litres, soit une moyenne de 6.736 litres, 86 par jour.
Le beurre obtenu pendant la même année a été de 122.158 kilos 500 soit 339 kilos 330 par jour.
Le prix moyen de beurre a été de 3 francs, 57 par kilogrammes
En 1899, 142.039 kilos de beurre ont été vendus 409.546 francs.
La vente sur place aux personnes non associées a été la même que pour Paris. Les sociétaires ont payé en moins les frais de vente qui s’élèvent à 0 francs, 40 par kilogramme aux halles.
La plupart des vaches appartiennent à la race maraîchine et à des croisements divers ; leur ration se compose de foin de prairies naturelles, de regain, de fourrages de prairies artificielles, développés sur des terrains d’alluvion.
Les dépenses d’installation de la laiterie se sont élevées à 71.114 francs 70 centimes et ont été couvertes par un emprunt remboursable, suivant les bénéfices réalisés par l’établissement.
Les employés reçoivent le traitement suivant : Le comptable et le beurrier chacun 1000 francs ; le chauffeur 900 francs ; l’écrémeur 1 franc, 70 par jour.
Les frais d’entretien du moteur, charbon, huile ainsi que les frais d’emballage reviennent à 0 francs, 004 par litre et par jour.
La laiterie d’Irleau a depuis 1894 sensiblement amélioré son matériel. Deux barattes Simon, de 600 litres chacune, ont été achetées en 1897 et 1899, et on a ajouté réchauffeurs et réfrigérant, une machines frigorifique en 1900.
Les laitiers sont actuellement au nombre de 15, dont 8 servent de bateaux sur la sèvre et ses canaux.
Ces nouvelles améliorations portent à 90.000 francs environ les frais d’installation.
Les ramasseurs de lait, à l’aide de bateaux, reçoivent 30 à 35 francs par mois, et ceux qui se servent de charrettes touchent 50 francs par mois.
La Porcherie
La porcherie annexée à la laiterie d’Irleau date du jour de la création de cette dernière. Elle est située au midi, exploitée par la société et compte 390 à 400 animaux. Ces derniers sont achetés à l’âge de 3 à 4 mois et conservés dans l’établissement pendant 4 ou 5 mois. Leur nourriture se compose de petit lait et de farine d’orge.
Les porcs sont tous vaccinés à leur entrée dans l’établissement ; ainsi grâce à cette mesure, on n’a pas eu à déplorer de cas de rouget. La porcherie a été épargnée également de la pneumo entérite.
Les dépenses annuelles s’élèvent à 10.000 francs environ. Le porcher et sa femme reçoivent un salaire de 1.000 francs par an.
Les animaux sont vendus à des marchands et expédiés tous les 15 jours par wagon à la Villette.
Les bénéfices réalisés par la porcherie ont été les suivants : en
1891 : 14.157 francs, 78
1892 : 14.616 francs, 90
1893 : 26.257 francs, 67
1894 : 21.677 francs, 95
Et depuis cette époque, ils n’ont fait que s’accentuer.
Une des premières créées dans les Deux Sèvres, la laiterie d’Irleau s’est placée au 1er rang par son importance et la quantité de ses produits ; ainsi dès le début, a t’elle servi d’école pour l’installation des coopératives qui se son multipliées depuis la région.
La visite dans la laiterie date de 1895 et en 1899 une nouvelle visite fut faite pour étudier les perfectionnements apportés.
mardi 24 novembre 2009
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