LE VANNEAU (1.050h) : Voici en quels termes l’autorisation était donnée, le 4
décembre 1778, par l’évêque de Saintes, à Barthélémy Tardy pour ouvrir une
petite école au Vanneau :
Germain de Chasteignier de la Châteigneraye, comte de Lyon, par la
miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège apostolique, évêque et seigneur
de Saintes, Conseiller du roi en tous ses conseils, étant dûment informé des
bonnes vie et mœurs, capacité et religion catholique, apostolique et romaine de
Barthélémy Tardy, sacristain de la paroisse de Saint-Eutrope-du-Vanneau, en
notre diocèse, nous l’avons approuvé et approuvons par les présentes pour tenir
les petites écoles de garçons dans ladite paroisse, avec pouvoir d’enseigner à
lire, à écrire, compter, calculer et le catéchisme imprimé pour l’usage de
notre diocèse, à condition qu’il n’admette aucune fille dans lesdites écoles,
et qu’il aura soin, au moins les dimanches et les fêtes, de faire assister ses
écoliers pour entendre le service divin et profiter des instructions qui s’y
font, avec deffense à tous autres de s’immiscer audit exercice sans lettres
d’approbation à cet effet, sous les peines portées par la déclaration de sa
Majesté (1).
(1)
« Le
recteur d’école choisi par la communauté devait, pour être approuvé par
l’évêque ou par un de ses délégués, faire entre leurs mains une sorte de
profession de foi. Il y fut obligé plus strictement que par le passé, à partir
de la fin du XVIIème siècle. Avant de viser l’école de communauté qui le
nommait, le promoteur l’interrogeait sur les principes et les devoirs de la
religion, sur la lecteur, l’arithmétique et le plain-chant ». (Babeau, Le
village sous l’ancien régime)
LE VANNEAU
(1.050h.)
Au Vanneau, l’école fut tenue pendant un siècle par une
vraie dynastie d’Audebert, de 1782 à 1880, savoir : Audebert Augustin,
gendre de ce Tardy dont nous avons parlé, qui exerça de 1782 à 1808 ;
Audebert Pierre, fils du précédent, qui reçut une autorisation en 18410, fut
breveté le 17 avril 1817 et démissionna en 1836 en faveur de son neveu,
Audebert Pierre-Eutrope ; ce dernier, à son tour, démissionna en 1847 en
faveur de son fils, Audebert Charles-Léon, sorti de l’Ecole normale de
Parthenay, sui fut instituteur de la commune jusqu’en novembre 1880.
Au Vanneau, les
premiers instituteurs étaient en même temps chantres et sacristains, et selon
l’heure plus ou moins matinale à laquelle ils sonnaient l’Angelus, les propriétaires et les fermiers remplissaient plus ou
moins leurs sacs à provisions ; aussi l’Angelus sonnait-il quelquefois à 2 heures du matin. Ces
instituteurs cultivaient leurs champs (jusqu’en 1847, l’école se fermait de
Pâques à la Toussaint),
et cuisaient le pain des habitants qui leur abandonnaient en payement le 1/17
de la pâte apportée au four.
L’ECOLE
PRIMAIRE
DANS LES
DEUX SEVRES
depuis ses
origines jusqu’à nos jours